The Belgians Remember Them ligne

Cénotaphe de Londres: L'Hommage de la Belgique

Les Rebecquois impliqués

Vers la page des victimes civiles de l'accident de l'avion britannique

Le bombardier « Lancaster » immatriculé JA712 BQ-H revenait d’Aix-la Chapelle. Il était à peu près deux heures du matin, ce 28 mai 1944. L’escadrille volait en formation et il était à craindre une attaque aérienne de la chasse allemande. Celle-ci eu lieu lorsque les avions britanniques eurent survolé Tirlemont. Plusieurs appareils furent atteints et celui commandé par l’officier-pilote Curtis Purney fut touché alors qu’il se trouvait entre Hal et Enghien. L’avion, tel un oiseau mortellement blessé, commença à amorcer une descente rapide. Les instruments de navigation et les commandes ne répondaient plus aux ordres des deux pilotes.

Des six autres membres de l’équipage il n’y avait qu’un survivant, sérieusement blessé. Il fut transporté, faute de civière, sur une des dérives de l’avion, par des habitants arrivés sur place, vers l’hospice civil, dans le village, où il reçut les soins nécessaires.

L’avion perdant rapidement de l’altitude, le mitrailleur de queue Elie Molnar comprit que s’il ne se dégageait pas immédiatement, il aurait très peu de chance de s’en sortir vivant. Il sauta donc et pendant qu’il rejoignait le sol, suspendu à son parachute, il put voir ses camarades de combat s’écraser avec l’avion quelques centaines de mètres plus loin.

En mesure de représailles, ils arrêtèrent plus d’une vingtaine de personnes désignées par des collaborateurs. Tous ces gens furent conduits à Saint-Gilles-lez-Bruxelles où ils furent interrogés selon la méthode de la Gestapo. Après les interrogatoires, une partie fut déportée vers l’Allemagne, dans les camps de concentration. D’autre échouèrent à Bourg-Léopold tandis que certains eurent la « chance » d’être sur le « train fantôme » qui n’atteignit jamais l’Allemagne. Si certains eurent des séquelles résultant de leur captivité, trois d’entre eux moururent en Allemagne et ne revinrent jamais au village. Un mourut dans le camp de Neuengamme, un autre dans celui de Sachsenhausen, tandis que le dernier perdit la vie dans le naufrage du navire Kap Arkona.

Il faisait nuit et les villageois, en tout cas, ceux habitant à l’ouest du village, furent réveillés par le vrombissement de l’avion qui avait amorcé sa fatale descente. Lorsque l’appareil atteignit le sol, il y eu une énorme explosion qui se fit entendre bien loin dans les parages. Dès que l’impact eut lieu, plusieurs personnes qui avaient leur maison aux abords immédiats de l’accident accoururent sur les lieux pour constater les dégâts : des pièces de l’avion étaient éparpillées sur les prairies de part et d’autre de la rivière et la carlingue qui se trouvait sur la plus proche fumait encore. Ils se mirent immédiatement à chercher des éventuels survivants dans l’amas de tôles tordues et enchevêtrées. Il faisait encore noir et les lanternes n’éclairaient pas fort l’épave. Il fallait faire vite, car si les allemands étaient casernés à une vingtaine de kilomètre du village, ils organisaient aussi des patrouilles de nuit et l’une d’elles aurait aussi pu entendre le bruit du crash et arriver très vite sur les lieux.

Entre temps, d’autres villageois étaient arrivés sur place. Le docteur Dupureur, médecin du village ainsi que l’abbé Piérrard que l’on appelait ici « le grand Ziré » s’étaient joints aux recherches. Deux cadavres avaient déjà été découverts. Visiblement, il n’y avait plus rien à faire pour eux et ils furent laissés où ils étaient, afin que les Allemands ne puissent pas s’apercevoir que l’avion avait déjà été fouillé. On découvrit alors, à une cinquantaine de mètres du fuselage le corps de Davis Yardley, le mitrailleur de dessus. Bien que très blessé, il vivait encore, mais était sans connaissance. Son visage était ensanglanté. Le médecin demanda qu’on apporte une planche ou quelque chose pouvant servir de civière afin que l’on transporte le blessé immédiatement à l’Hospice, car l’aube se levait et il allait faire rapidement jour. Il était de plus en plus dangereux de rester dans les parages car les Boches n’allaient pas tarder à surgir.

C’est ainsi que quelques hommes chargèrent le malheureux blessé sur une des dérives de l’avion qui avait été trouvée dans les débris épars et le transportèrent par les petites ruelles à l’hospice où le docteur put commencer à le soigner. L’Hospice de Rebecq était une institution tenue par des religieuses et elles aidèrent le médecin à nettoyer le corps du blessé. A la question où pourrait-on cacher la dérive qui avait servi à transporter le blessé, la sœur supérieure conseilla aux hommes de la mettre dans le clocher le la chapelle de l’Hospice.

Les Allemands arrivèrent à l’Hospice et fouillèrent les bâtiments à la recherche de Yardley. Un traitre du village, qui collaborait avec la police allemande avait tout observé et dénoncé les faits aux occupants.

La suite de cette histoire est que Yardley fut transféré à la prison de Nivelles dès que son état le permit et fut soigné par les Allemands en tant que prisonnier de guerre, tandis qu’Elie Molnar fut récupéré par la Résistance Belge et dirigé vers la ligne de démarcation après un long périple. 22 villageois furent arrêtés et envoyés à la prison de Saint-Gilles (Bruxelles) d’où certains furent envoyés dans les camps de concentration en Allemagne, d’autres au camp de transit de Bourg-Léopold et le reste fut mis à bord du dernier train au départ de Bruxelles à destination de Buchenwald. Ce convoi n’arrivera jamais à sa destination finale, car les cheminots belges sabotèrent les locomotives et les voies afin que tout le trafic ferroviaire soit arrêté. On était le 3 septembre et les Alliés arrivaient libérer Bruxelles.

La dérive ayant servi au transport de Davis Yardley fut retrouvée dans les années 80, toujours cachée dans le clocher de la chapelle de l’Hospice. Ce témoignage de la funeste nuit du 27 au 28 mai 1944 sera rétrocédé à l’association du 550ème escadron RAF.

Des collaborateurs de Rebecq avaient dénoncé plusieurs de leurs compatriotes aux Allemands. Ces derniers furent arrêtés et amenés dans le café de Léontine Marsille, en face de la gare où ils furent interrogés pendant des heures. Plusieurs d'entre eux furent battus. Ensuite, ils furent embarqués dans des camions et conduits à la prison de Saint-Gilles (Bruxelles) où ils passèrent des journées et des nuits d'angoisse en attente d'être encore et toujours questionnés selon la méthode employée par la Gestapo.

Ensuite vint les départs: les premiers furent emmenés à Breendonk, où ils furent torturé et ensuite, chargé sur des trains à destination du camp de Sachsenhausen, en Allemagne via celui de Vucht (hollande). Le deuxième transfert eut lieu quelques jours après et c'est au camp de transit de Bourg-Léopold que la plus grande partie des Rebecquois furent envoyée. Le reste de nos compatriotes fut chargé à bord du dernier train à destination de l'Allemagne. Ce convoi n'arriva jamais à destination, car les Alliés arrivant dans la région de Bruxelles, les cheminots belges sabotèrent les locomotives.

Louis Deneyer
né à Rebecq, déporté en Allemagne via Saint-Gilles, Breendonk et le camp de Vught (Hollande), mort au camp de concentration de Bremen Blumental.

Giuseppe Vecchiato
né à Pregangiol (Italie), Rebecquois, déporté en Allemagne via Saint- Gilles, Breendonk et le camp de Vught (Hollande), mort au camp de concentration de Sachsenhausen en avril 1945.

Giovanni Vecchiato
né à Pregangiol (Italie), Rebecquois, déporté en Allemagne via Saint- Gilles, Breendonk et le camp de Vught (Hollande), supposé mort dans un camp de concentration fin 1944

Guerino Bacci
déporté via St Gilles au Camp de Bourg-Léopold d’où il fut libéré le 5 septembre 1944.

Antonio Caliman
déporté via St Gilles au Camp de Bourg-Léopold d’où il fut libéré le 5 septembre 1944.

Caroline Caliman
déportée vers l’Allemagne depuis St-Gilles, elle fut libérée du « Train Fantôme » pendant son transfert le 3 septembre 1944.

Raoul Debilde
déporté via St Gilles au Camp de Bourg-Léopold d’où il fut libéré le 5 septembre 1944.

Arthur De Braeckeleer
déporté en Allemagne via St Gilles Breendonk et le Camp de Vucht en Hollande au Camp de Concentration de Sachsenhausen, d’où il fut libéré en mars 1945.

Georges De Braeckeleer
déporté en Allemagne via St Gilles Breendonk et le Camp de Vucht en Hollande au Camp de Concentration de Sachsenhausen, d’où il fut libéré en mars 1945.

Louis De Braeckeleer
déporté Allemagne via St Gilles Breendonk et le Camp de Vucht en Hollande en au Camp de Concentration de Sachsenhausen, d’où il fut libéré en mars 1945.

Emile De Rycke,
déporté via St Gilles au Camp de Bourg-Léopold d’où il fut libéré le 5 septembre 1944.

Dr Dupureur
docteur en médecine, il soigna David Yardley. Déporté vers l’Allemagne depuis St-Gilles, il fut libéré du « Train Fantôme » pendant son transfert le 3 septembre 1944.

Emile Hanon
déporté via St Gilles au Camp de Bourg-Léopold d’où il fut libéré le 5 septembre 1944.

Maurice Hulin
déporté via St Gilles au Camp de Bourg-Léopold d’où il fut libéré le 5 septembre 1944.

Olivier Jamin
déporté via St Gilles au Camp de Bourg-Léopold d’où il fut libéré le 5 septembre 1944.

Emile Marit
déporté via St Gilles au Camp de Bourg-Léopold d’où il fut libéré le 5 septembre 1944.

Louis Marit
déporté via St Gilles au Camp de Bourg-Léopold d’où il fut libéré le 5 septembre 1944.

Joseph Mahy
il recueillit David Yardley. Déporté en Allemagne via St Gilles Breendonk et le Camp de Vucht en Hollande au Camp de Concentration de Neuengamme, d’où il fut libéré en mars 1945.

Léontine Marsile,
déportée vers l’Allemagne depuis St-Gilles, elle fut libérée du « Train Fantôme » pendant son transfert le 3 septembre 1944.

L’abbé Géry Pierard,
Vicaire, déporté vers l’Allemagne depuis St-Gilles, il fut libéré du « Train Fantôme » pendant son transfert le 3 septembre 1944.

Frans Snoeck,
déporté via St Gilles au Camp de Bourg-Léopold d’où il fut libéré le 5 septembre 1944.

Rino Vecchiato,
déporté via St Gilles au Camp de Bourg-Léopold d’où il fut libéré le 5 septembre 1944.

Nous nous souvenons d'eux